Perdre la guerre, perdre sa terre,
perdre sa langue maternelle. Dans "L'art de perdre" Alice
Zeniter raconte trois générations meurtries par la guerre d'Algérie, à
commencer par le grand-père harki.
Ce roman est
l'odyssée d'une famille déracinée du fond de la Kabylie, qui laisse ses
oliviers, ses montagnes et son soleil, elle se retrouve un jour de 1962 sur un
bateau sans retour. Ali, sa femme Yema
et leurs enfants connaîtront le camp « provisoire » de Rivesaltes et
les préfabriqués d'un village de Provence avant de s’installer en Normandie
dans un logement HLM.
Naïma, la petite fille se heurte au silence de
son père, Hamid lorsqu'elle interroge sur ses origines. Fils de harki, chassés
comme tant d'autres par le FLN, et surtout considérés comme traitres d'un côté
et étrangers de l'autre, Hamid a effacé l'Algérie de sa mémoire. Il a épousé
Clarisse et a eu quatre filles dont
Naïma. En repartant sur les traces d'Ali son grand-père puis de Hamid, la jeune
fille reconstruit l'histoire de sa famille et par là-même, le creuset de son
identité.
Le livre a reçu le Goncourt des lycéens 2017.